RÉDIGÉ PAR Raphaël

18/10/2018

Découvrez ce qu'est une langue construite et comment elles sont créées.

Savez-vous ce qu'est une langue construite... ?

Vous pensez certainement que l'anglais est LA langue internationale par excellence, n'est-ce pas ? Eh bien détrompez-vous...

Même si l'anglais est une des langues les plus parlées au monde - avec plus d'1 milliard d'anglophones - elle n'est ni universelle, ni internationale. En réalité, une langue universelle a été créée au XVIIe siècle et existe encore aujourd'hui. Il s'agit de l'espéranto, une langue dite construite.

Qu'est-ce qu'une langue construite ?

Commençons par le commencement et définissons ensemble ce qu'est une langue construite. Une langue construite ou idéolangue est une langue créée par des linguistes ou d'autres professionnels dans un but bien précis. Contrairement à une langue dite naturelle qui se construit au fil des années grâce à des codes culturels au sein d'un peuple, une langue construite se veut plus « artificielle ».

Les différents types de langues construites

On distingue trois grands types de langues construites :

  • Les langues construites a priori, qui sont des langues construites créées de toute pièce
  • Les langues construites a posteriori qui elles, peuvent tirer leurs racines de langues déjà existantes
  • Les langues mixtes, le cas intermédiaire

Mais pourquoi créer une langue ?

Plusieurs raisons peuvent mener les linguistes à créer une langue.

Tout d'abord, un individu peut décider de créer une langue pour faciliter les échanges et la communication dans le monde. Comme une sorte de volonté de créer une cohésion internationale. C'est souvent le cas des langues construites a posteriori puisque leurs racines proviennent d'autres langues existantes (par exemple : l'espéranto). Une langue construite peut également faire l'objet de motifs fictifs. Par exemple pour un livre, une série ou un film. C'est le cas du na'vi, une langue créée pour le célèbre film Avatar. On parlera ici de langues a priori puisqu'elles ne se basent généralement pas sur des langues naturelles déjà existantes.

Voici une petite liste, non exhaustive, de langues construites :

  • Le novial (par Otto Jespersen)
  • L'uropi (par Joël Landais)
  • Le dothraki (par David J. Peterson)
  • Le volapük (par Johann Martin Schleyer)

On notera que le volapük fut la première langue construite à vocation internationale, avant l'espéranto.

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Un exemple concret de langue construite : l'espéranto

L'espéranto est un bon exemple de langue construite.

Créée en 1887 par le célèbre polonais Ludwik Lejzer Zamenhof, cette langue a pour vocation de rassembler des peuples différents ne parlant pas la même langue afin de faciliter leurs échanges et donc la communication de manière générale entre les différentes populations. L'espéranto est une langue construite dite a posteriori puisqu'elle tire ses racines du grec, de l'italien, du russe, du latin, de l'anglais et du français - des langues naturelles.

« Les être humains utilisent l'espéranto pour diverses raisons, mais la principale reste de rencontrer des personnes dans le monde entier. Beaucoup considèrent que l'espéranto est un système plus juste et égalitaire lors des échanges entre personnes de différentes langues maternelles. »

esperanto.net

Cette langue dite universelle / internationale n'aspire pas à remplacer les autres langues propres à chaque peuple. Ludwik Lejzer Zamenhof a souhaité rapprocher les peuples et créer une véritable communauté internationale. L'espéranto est une langue plus facile à apprendre puisqu'elle est entièrement « phonétique », sa grammaire est simplifiée et ne comprend aucune exception ni verbe irrégulier. L'espéranto comporte seulement 500 mots grâce auxquels il est possible d'en apprendre et d'en constituer pas moins de 5000. Cette langue construite est également neutre socialement et politiquement.

Drapeau de l'esperanto, une langue construite.

Ci-contre, le drapeau de l'espéranto.

Notez qu'il existe également une hymne pour cette langue construite !

Aujourd'hui, on compte pas moins de 2 millions d'espérantophones.

Langue construite VS langue naturelle : deux concepts vraiment différents ?

Reprenons nos définitions de ces deux concepts : langue construite et langue naturelle.

Une langue naturelle se construit et évolue au fil du temps grâce à la culture d'un ou plusieurs peuples - comme l'espagnol, l'allemand ou encore le français par exemple.

Une langue construite est, quant à elle, créée par une ou plusieurs personnes pour divers motifs bien précis.

Cependant, la différence entre ces deux concepts est assez complexe. Tout d'abord, le terme « général » de langue construite peut porter à confusion et être remis en question. En effet, il existe au sein des langues construites des langues construites a posteriori, qui se basent sur des langues déjà existantes. Dans ce cas, le terme de langue construite peut être remis en question. Par exemple, les racines de l'espéranto proviennent d'autres langues dites naturelles comme le latin, le grec ou encore l'italien. Ce type de langue construite n'est donc pas crée de toute pièce.

Bien entendu le terme / concept de langue construite a priori ne se discute pas. Ces langues ne proviennent pas d'autres langues naturelles déjà existantes et sont donc, quant à elles, créées de toute pièce - bien qu'on leur instaure souvent des règles par la suite.

Une langue naturelle, quant à elle, n'est pas entièrement « naturelle ». Pourquoi ? Prenons l'exemple du nynorsk norvégien. C'est une des deux langues officielles parlées en Norvège. Qui dit langue officielle et langue parlée au sein d'un peuple, dit langue naturelle non ? Eh bien, pas nécessairement ! La preuve : le nynorsk norvégien a été créé par un linguistique en 1905. Bien que cette langue se base sur des langues parlées, elle reste construite par un individu et donc régie par des règles. On perdra donc le côté « naturel » de la langue. De plus, comme expliqué au début de l'article, une langue dite naturelle se construit au fil du temps à travers un peuple avec sa culture et ses coutumes. Cependant, au fil des années, les institutions instaurent des règles académiques qui régissent les langues officielles des nations. Ces règles sont bien souvent arbitraires, ce qui donne un aspect plus « contraignant » à la langue qui devient donc une langue en partie construite. Une langue possédant des règles académiques bien précises n'est donc plus entièrement une langue naturelle puisqu'elle est régie par des règles.

Dès lors, on peut dire que ces deux concepts sont différents dans leurs principes et fondements, mais qu'ils peuvent se rejoindre dans leurs évolutions. D'un côté, on peut ajouter une dimension plus artificielle à une langue naturelle - en lui instaurant des règles - et de l'autre, une langue construite peut tirer ses origines d'autres langues déjà existantes, ce qui en fait une langue pas entièrement artificielle.

Pourquoi ne pourra-t-on jamais instaurer une langue universelle ?

Pourquoi les langues construites ne pourront jamais être considérées comme des langues niverselles

La langue est essentielle au sein d'un peuple. Elle permet l'échange entre les individus d'un peuple partageant ou non la même culture. Une langue est également synonyme d'identité. C'est le cas de l'argot ou des différents dialectes par exemple.

Dès lors, on peut dire que les langues créent la richesse de notre monde. De plus, dans un contexte de mondialisation comme le nôtre, les langues permettent de préserver les identités nationales au sein de chaque pays. Dès lors, instaurer et imposer une langue universelle pourrait menacer l'identité de certains peuples.

L'instauration d'une langue universelle serait également très complexe. Certes, les individus parlant une langue dite universelle / internationale - comme par exemple, l'espéranto - se forcent à rester neutres et à ne pas la modifier afin de conserver cette volonté de cohésion et de faciliter des échanges, mais cela est presque impossible. Pourquoi ? Eh bien puisqu'au sein des différents pays, les peuples adopteront des expressions, des accents et des dialectes différents propres à leur culture. Il est peut-être possible de créer une langue universelle, mais il est impossible de créer une cohésion culturelle internationale. La preuve : certains mots sont intraduisibles dans d'autres langues et reflètent des coutumes et des codes culturels bien spécifiques. De même, il existe des différences régionales au sein de mêmes langues. Prenez l'exemple du français parlé en Belgique, en Suisse, au Québec ou en France. Une langue universelle ne pourra donc en aucun cas représenter tous les peuples cohabitant sur terre.

La volonté de vouloir faciliter les échanges dans le monde et de créer une cohésion internationale a beaucoup de mérite. Et ce, surtout venant d'un individu ayant grandit dans des zones cosmopolites avec beaucoup de conflits entre les peuples provenant de diverses cultures (c'est le cas de Ludwik Lejzer Zamenhof). Cependant, il est important de conserver les identités propres à chaque peuple et à chaque pays puisque cela fait la richesse de notre planète. Faciliter les échanges, oui, mais en conservant les langues et les cultures et en faisant appel à des professionnels.

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À propos de l'auteur

Raphaël

Passionné de communication et de webmarketing, Raphaël a créé Beelingwa en 2015 avec l'envie d'accompagner les entreprises de toutes tailles dans leur développement.

  • La future langue commune européenne devra nécessairement être une langue construite. Elle devra en effet répondre à trois exigences fondamentales :
    PRINCIPE DE NEUTRALITÉ – Elle ne doit correspondre à aucune des langues nationales car sinon elle serait l’expression de la domination d’une culture nationale sur les autres. Cela exclut, par exemple, l’adoption de l’anglais qui, après le Brexit, est la langue nationale de 1 % des citoyens de l’UE (une minorité) et est déjà la langue nationale de certains États non membres de l’UE (Royaume-Uni, États-Unis, Canada, Australie, etc.) ;
    PRINCIPE DE CULTURALITÉ – Elle doit avoir des racines culturelles qui remontent à l’histoire multimillénaire de l’Europe. Cet aspect est important pour qu’elle soit acceptée comme langue commune.
    PRINCIPE DE SIMPLICITÉ – Elle doit être une langue facile à apprendre et donc reposer sur une grammaire essentielle. En effet, il est très important que les gens soient incités à l’étudier et qu’ils soient motivés par la facilité d’apprentissage. Cela permettrait en outre d’assurer sa diffusion rapide dans les écoles auprès des jeunes générations.
    Le latin et l’espéranto ont déjà été proposés dans le passé, mais sans succès car le premier est trop compliqué (il ne respecte pas le 3e principe) et le second est trop froid et ne reflète pas les racines culturelles purement européennes (il ne respecte pas le 2e principe). Voici ma proposition : adopter une nouvelle langue artificielle qui part du latin, mais qui est basée sur une grammaire et une syntaxe très simplifiées. J’ai donc imaginé une nouvelle langue, l’euriziano, qui n’est rien d’autre qu’un latin très simplifié calqué sur l’espéranto et qui s’appuie aussi en partie sur l’espéranto pour l’utilisation de néologismes qui ne seraient pas disponibles dans le vocabulaire latin classique.

    Le tout est basé sur une grammaire très simple, avec peu de règles et sans exceptions, qui s’apprendrait en peu de temps.

    On voit donc que cette nouvelle langue, l’euriziano, aurait les trois caractéristiques définies ci-dessus pour aspirer à devenir la langue de l’Union européenne :

    1) Elle ne correspond à aucune langue nationale actuellement adoptée ;
    2) Elle a des racines culturelles qui s’inspirent de la langue latine, et ses origines remontent donc, bien qu’indirectement, aux sources de la civilisation européenne ;
    3) C’est une langue très facile à apprendre.
    voir http://www.euriziano.eu

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